24 Décembre 2022
Initialement prévue en 2020 dans la ville chinoise de Kunming et reportée à plusieurs reprises à cause de la pandémie de Covid-19, la COP15 sur la biodiversité s’est enfin tenue, du 7 au 19 décembre 2022, au siège du Secrétariat de la CDB des Nations Unies à Montréal, au Québec. Présidée par la Chine, ce grand évènement pour la préservation de la planète a, après plus de dix jours de négociations, abouti à un accord qualifié par le ministre de l'Environnement canadien Steven Guilbeault d’historique et d’ambitieux. Il vise, en effet, à ralentir la perte de biodiversité dans le monde d’ici 2030 en prenant des "mesures urgentes" pour préserver 30% des terres et des mers, restaurer les écosystèmes, augmenter les financements destinés à la protection de la nature et réduire l’usage des pesticides.
Mais ce n’est pas tout, pas moins de 23 objectifs ont été approuvé par les 195 pays membres de la 15e édition de la Convention sur la Biodiversité pour "arrêter et inverser la perte de biodiversité" d’ici à la fin de la décennie. "C’est un accord historique car on pose un cadre ambitieux, dans lequel rien n’est au rabais ", a appuyé Christophe Béchu. "Chacun va maintenant devoir prouver qu’il est à la hauteur de ce texte et que ce n’est pas un accord de papier, le travail commence" annonce de Ministre de l’environnement canadien. Il ajoute que "Beaucoup ont comparé l’accord de Montréal à l’accord de Paris pour le climat. Cette analogie est très à propos car nous venons de faire un pas significatif pour la protection de la nature. Et sans Montréal, il n’y a pas Paris, car la lutte contre le réchauffement a besoin de la biodiversité"
Mais qu’en est-il concrètement des objectifs et des résultats obtenus lors de cette COP15 ?Aujourd’hui, seulement 17% des terres et 8% des mers sont protégées, le premier objectif de cette Convention sur la biodiversité est donc d’œuvrer pour la protection de 30% de la planète d’ici 2030. Elle a également pour but de réduire de moitié les risques liés à l’usage des pesticides et autres produits chimiques, de "prévenir, réduire et travailler à l'élimination de la pollution plastique", de travailler à la restauration des écosystèmes terrestres et marins dégradés et de diminuer de moitié le taux d’introduction des espèces envahissantes. La COP15 a abouti également à la décision d’œuvrer au développement de l’agroécologie et d’encourager les entreprises et les institutions financières à procéder à une évaluation plus transparente de leur impact sur la biodiversité.
Mais l’une des décisions les plus importantes et probablement la plus attendue de cette 15e édition de la COP est probablement la question de financement. Là encore, les résultats sont positifs puisque les pays riches se sont engagés à fournir, aux pays en développement, une somme de 20 milliards de dollars par an d'ici 2025, puis de 30 milliards d'ici 2030, en ouvrant la liste des donateurs à des pays comme les États-Unis, la Chine et les États arabes ou encore en approuvant la création d'un nouveau fonds dédié à la biodiversité au sein du Fonds mondial pour l'Environnement (FEM).
Considérée comme la "COP de la décennie ", la COP 15 de Montréal sur la biodiversité a donc réussi à établir un nouveau cadre mondial pour succéder aux "accords d’Aichi", donc les objectifs adoptés en 2010 au Japon se sont malheureusement soldés par un échec. Un pari réussi ! reste à savoir comment toutes les résolutions prises lors de cette Convention seront mises en application dans le futur...Prochain bilan lors de la COP16 prévue en 2024 en Turquie.